|
|
espace à emporter, 2003
gravure sur ampoule
diamètre : 12 cm
Le dessin d’un lieu donné est gravé dans la surface de l’ampoule. Observé par transparence, le tracé opaque de quatre murs successifs, leurs reliefs, leurs creux, raconte la spécificité de l’endroit. On peut l’y mesurer, en deviner les ouvertures, se méprendre sur son volume que courbe la forme de l’objet. Cette sphère fragile est, en quelque sorte, une planète habillée de continents fixes : l’escalier, le rideau, les murs pour océan. Un dispositif élémentaire de projection propose de prêter à un autre espace l’identité de cette planète telle qu’elle est résumée dans le verre. Porté par la lumière, son dessin vient déguiser les parois alentour. D’une simple pression sur l’interrupteur, on revêt l’environnement qui accueille l’ampoule du rêve ou du souvenir d’un ailleurs en filigrane. Sur la page blanche des murs, le dessin raconte à un lieu clos l’histoire d’un autre lieu clos, l’emplit de sa différence, le double comme un vêtement d’une intimité qui n’est pas la sienne.
Cet objet aurait deux vies successives distinctes : son acquéreur pourrait en faire usage d’abord comme installation dans son intérieur ou ailleurs, ensuite, une fois écoulée la durée de vie de l’ampoule, elle révèlera sa présence sculpturale. Dans les deux cas, espace à emporter démonte le postulat de la planéité de l’image.
Eléonore Espargilière
exemples de commandes :
commande pour une ampoule d'après une pièce d'un appartement (gravure sur verre) :
espace à emporter", 2003-2012 _ pièce unique
/ order for a bulb from a room of a flat (glass etching) " space out to take ", 2003-2012 _ unique piece to each order
image gravée sur l'ampoule / image engraved on the bulb
|