sans titre, 1998-2004
15 photographies en noir et blanc et en couleur
40 x 60 cm chaque photographie
tirage à 3 exemplaires
Barbara Noiret s’est livrée dans cette série à l’exercice d’un autoportrait en creux, qui déjoue et divise les lois du genre. Entièrement couverte de noir, elle a mesuré avec l’adresse d’une gymnaste différents lieux et leurs occupants statiques : meubles, équipements, éléments de décoration ou de désordre. Sa présence dans les images qui en résultent aspire le regard dans un trou noir dont elle s’est appliquée à ne dessiner que le contour. La lumière n’a pu fixer sur la pellicule que les acteurs muets qui ont reçu sa visite, les objets, les pans de murs, les couleurs. Le corps habituellement usager de ces espaces n’est plus ici qu’un morceau de néant dans la composition. Rien n’est faux, déplacé ou maquillé. La raison d’être de tout cadre de vie a simplement été convertie en obscurité, il ne reste, en fait, plus personne.
Eléonore Espargilière |